Chronique d’un nouveau rendez-vous surprise avec Les Facilitateurs d’Alsace

26/11/2020 : (nouveau) rendez-vous surprise avec Les Facilitateurs d'Alsace

Après le rendez-vous surprise organisé fin avril pendant le premier confinement, l’envie de proposer un nouveau rendez-vous en ligne pendant ce second confinement avait démangé les neurones et les doigts des Facilitateurs d’Alsace. Avec l’accord de l’équipe-cœur, Bernard et David ont donc mitonné une rencontre d’une heure et plus pour celles et ceux que cela intéresserait.

Lors de leurs trois points d’échange préparatoires de Bernard Bloch et David Haguenauer avaient convenu de faire dans la simplicité en se contentant d’une seule plate-forme numérique pour les échanges, Teams en l’occurrence, mais en optimisant les fonctionnalités audiovisuels (partage d’écrans, vidéo, chat, …).

Seconde volonté des gentils organisateurs, tenir la promesse de faire une surprise aux invités en essayant de convier des personnes inspirantes. Deux types d’invités ont vite été actés : trouver une personne venant présenter un autre collectif de facilitateurs, dans la francophonie ; trouver une seconde personne dont l’activité, sans être de la facilitation, pourrait donner des idées aux participants.

En cherchant un collectif, après avoir sondé un collectif canadien malheureusement indisponible fin novembre, le choix s’est porté sur un collectif dont les activités essaiment dans plusieurs villes de France. Et pour l’invité-surprise inspirant, le choix s’est porté sur… Allez, on vous invite à vite lire la suite pour avoir toutes les réponses 🙂

26 novembre 2020, 17h50

Les premiers participants entrent dans le salon virtuel de Teams et Bernard lance son partage d’écran pour un accueil bluesy. Sur l’écran, une page demande aux participants de couler leurs micros et vidéos pour privilégier le chat.

Pour les faire patienter en s’amusant, Bernard propose des énigmes visuels sous forme de dingbats. Un dingbat est un jeu de mots ou une expression connue qu’il faut découvrir grâce aux mots eux-mêmes (suivant leur forme, leur placement, leur graphisme, etc…à ou aux illustrations insérées dans les mots.

26 novembre 2020, 18h00

Après ce temps d’atterrissage, Bernard et David accueillent leurs « invités » en les remerciant de leurs messages d’encouragement. « Et oui, nous aussi, ça nous fait plaisir de vous revoir ou de vous découvrir ! »

Après avoir rapidement présenté le programme de l’heure qui va suivre, sans dévoilé le nom des invités, Bernard propose aux participants d’écrire dans le chat le département d’où ils sont en train d’écrire.

Les organisateurs voulaient créer des ponts entre les facilitateurs francophones, et bien les réponses leur apportent une première satisfaction. Les 50 participants sont pour moitié du Grand Est, mais pour l’autre moitié effectivement venus virtuellement du reste de la France.

Il est temps de présenter succinctement le collectif de Facilitateurs d’Alsace.

En 4 images et 3′ chrono, David explique l’ADN de notre collectif (échanger, expérimenter et propager la facilitation). Puis David décrit le concept des Cafés Parlote, devenus à distance des Écrans Parlote, permettant à une douzaine de facilitateurs d’échanger leurs expériences, bonnes et mauvaises. Il aborde ensuite les Rencontres publiques, un bon moyen de faire profiter des associations des savoirs des facilitateurs. Enfin, David présente Les rendez-vous surprise, destinés à favoriser des rencontres entre facilitateurs distants géographiquement, dont la seconde expérience commence en ce moment.

Histoire de réveiller les muscles quelque peu assoupis après une journée de télétravail pour la plupart des participants, Bernard propose un exercice physique qu’il vient de découvrir la semaine précédente. Nom de l’exercice : Le réveil du Samouraï !

Bernard invite les participants, cachés derrière leur écran, à se lever et se tenir droit pour se tapoter successivement le bras droit puis le gauche, la cuisse droite puis la gauche, le haut du crane et enfin la nuque. Le ridicule ne tuant pas, dans le doute, les organisateurs ont pensé que ce serait rigolo de proposer cette séquence aux participants. Dans l’enquête réalisée à l’issue de la rencontre, les participants ont attribué une note de 3,8 / 5 à cet exercice. Pour une première, c’est rassurant 🙂

David propose alors aux participants qui le souhaitent de partager dans le chat leurs Prénom et Nom, de décrire qui ils sont et comme ils le veulent, puis d’indiquer leur «super-pouvoir» de facilitateur.trice, enfin de préciser ce qu’ils aimeraient améliorer dans leur activité de facilitation.

26 novembre 2020, 18h15 : cross-over avec Facilit’ON

Après ces présentations, il est temps de laisser la place au premier invité. Elee s’appelle Viviane Morelle, elle habite Nice,  et elle a co-fondé le collectif Facilit’ON qui, depuis, a fait des petits à Nantes, Marseille, … Pour se présenter, Bernard lui a demandé de présenter en 2’30, à raison de 10 diapos de 15 » chacune.

« Facilit’ON, c’est l’histoire d’un rêve, le rêve d’une communauté un peu basée sur les principes d’une communauté Agile dans laquelle on se retrouverait autour de la facilitation », commence Viviane.

Lors de ma première formation en facilitation avec Lan Levy en avril 2015, je propose ce rêve de communauté de facilitateurs comme sujet pour un exercice de mise en pratique du Plan d’Action, une des techniques de la méthode TOP (Technology of Participation) de l’ICA (Institute of Cultural Affairs).

Et deux mois plus tard, l’exercice devient réel, c’est la première rencontre Facilit’ON, qui se met en place avec 40 participants à Sophia Antipolis dans la ville de Nice. On y fait découvrir une technique de Facilitation : l’O.R.I.D de L’ICA , et puis en 2016, le 3 février, avec Caroline de Toulouse, lancement d’un format pour différentes villes. On s’est retrouvé tous ensemble, ça va être chouette, on va se rencontrer.

On a fait plein de choses dans notre communauté. En commençant par en parler de cette communauté pour rameuter du monde. On a fait des ateliers de facilitation graphique. On a fait plein de choses et puis on s’est demandé si on ne devait pas monter une association, mais le cadre est trop rigide alors on a plutôt écrit un simple manifeste, qui figure dans l’invitation quand un nouveau membre nous rejoint. On s’est fait connaître dans plein d’événements. les Agile Tour, La Fabrique du Changement, dans différentes villes, et on est maintenant dans pleins de villes : Nice, Nantes et Toulouse ensuite on a rajouté Bordeaux, relancé Paris. On a fait plein de choses dans ces villes : on fait du Serious Play, de L’élément Humain®,du Design Thinking, plein de sujet propre à chacun de ces événements, le but c’est de vivre une expérience non commerciale.

Un événement qui nous a particulièrement marqué à Sophia Antipolis, c’était un événement pour comprendre la Blockchain. On a commencé par un Fishbowl et et on a finit avec quatre ateliers de facilitation diverses pour vraiment s’approprier vraiment ce qu’était véritablement  la Blockchain et l’ouverture c’est le prochain rêve, pour bientôt c’est de célébrer les 5 ans, avec peut être un événement en ligne, peut être début février en 2021 !

2’30 plus tard, les participants posent des questions à Viviane

Viviane répond aux questions. « Non, Facilit’ON n’est pas un centre de formation, même si les gens apprennent beaucoup par l’expérience, mais bien un collectif comme les Facilitateurs d’Alsace. L’idée c’est de transmettre, de faire connaître la facilitation. »

Facilit’ON en quelques chiffres : 2341 membres sur Meetup Facilit’ON ; 114 événements organisés déjà sur 7 villes

Pour garder le lien, il y a eu la création d’une page et d’un groupe Facebook. Mais capitaliser sur ce qui est fait n’est pas toujours évident. Les sujets sont choisis de l’année sont souvent choisis en début d’année lors d’un  World Café. Les réunions se passent en fin de journée, typiquement de 18h30 à 20h et glissent souvent vers un apéro collaboratif où chacun apporte quelque chose à manger. « Facilit’ON c’est une occasion d’expérimenter des techniques dans la mesure où ils ne s’inscrivent pas dans un projet commercial. »

« Au début, les événements étaient énormément préparés, mais cela demandait tellement d’investissement en temps et en énergie que l’organisation des événements a été allégée en demandant parfois à des gens de venir présenter des techniques ou de se réunir et venir parler sur thème comme la rétrospective d’équipe par exemple’, conclut Viviane.

26 novembre 2020, 18h35 : l’invité-surprise, Gilles Durouchoux, conférencier anti-blabla

Après Viviane, place au second invité-surprise, Gilles Durouchoux que Bernard a connu lors du TedX de La Rochelle. Gille se définit comme Conférencier anti blabla,et, rien que pour ça, Bernard et David lui ont proposé de venir présenter son activité en espérant qu’elle intriguera et intéresserai les participants.

Changement de format pour Gilles qui, naturellement, propose une mini-conférence de 15′ pour aborder son sujet et partager quelques idées.

Gilles débute par une anecdote personnelle qui l’a profondément marquée. Lorsqu’il amène ses deux enfants au club Tennis, son plus jeune fils, devant la tourelle Chupa Chups … , le surprend totalement dans sa répartie. Il ne s’y attendait pas du tout. Mais plus que de le faire énormément rire sur le moment et le surprendre, cela déclenche une véritable prise de conscience. Il réalise intensément à quel point « nous ne sommes pas dans la tête des autres ».

Voilà déjà un premier lien avec l’état d’esprit du facilitateur. Dans son activité de coach, Gilles a vécu l’importance de la place du vocabulaire. On parle ici de ces mots d’entreprise, où il est souvent question dans les prises de parole de « performance », « innovation », « leadership », « engagement »,  « management », « culture d’entreprise », « budget », « client »…

Comme Franck Lepage (conférencier articulté réputé), Gilles souligne également qu’avec ces mots-valises », on peut facilement tenir une réunion, en articulant un discours autour. Démonstration à l’appui, il construit un discours improvisé en piochant, au fur et à mesure, un de ces mots écrits sur une carte faisant partie d’un petit tas mélangé à l’avance. Et effectivement, à moindre frais, le discours passe très bien, ressemblant à tant d’autres.

« Seul petit souci .. le discours glisse totalement sans que personne, sans doute, puisse en retenir quoi que ce soit. Finalement, ces phrases ne veulent absolument rien dire », résume Gilles. En fait, ce qui caractérise ce vocabulaire, c’est que ce sont des concepts abstraits. Le problème n’est pas qu’on ne les comprend pas, mais c’est qu’on ne les ressent pas. Et comme nous, les humains, sommes incapables de ressentir des concepts qui ne font pas appel au sens, ces mots ne laissent pas de trace. Un idée sans trace est une idée qui n’existe pas ou qui laisse à ceux qui l’écoute une multitude d’interprétations différentes. Difficile alors, de partager une vision, de s’engager vers un projet commun. »

Il faut simplifier les idées

Comment résoudre ce problème ? Gilles prône et amène dans ses accompagnements le “Faire simple”. Et son outil de choix, c’est le story telling, l’art de raconter des histoires pour faire passer des idées, des messages. « Ce qui n’est pas évident d’ailleurs car, même convaincu par l’outil, il est très difficile pour beaucoup d’oser raconter une histoire dans le monde de l’entreprise. Et s’y aventurer, c’est casser les codes des conventions sociales, les habitudes, affronter le regard des autres et prendre le risque de ne pas faire assez sérieux, lorsque simple ne rime pas avec expert. Pourtant, faire simple, c’est peut être le meilleur moyen de créer de l’intelligence. »

Gilles prend l’exemple de Jeff Hawkins, un chercheur en neurosciences. Ce dernier raffole en effet de schémas simplifiés à l’extrême lorsqu’il s’agit de passer ses idées, sur un sujet aussi complexe que le fonctionnement du cerveau, aussi bien dans les conférences grand public que face à ses pairs. En fait, il est convaincu que c’est la meilleure façon de faire passer ses idées, déclencher des réactions, des interrogations et mener à un processus créatif.

Gilles revient alors sur le point commun entre le storytelling et les ateliers de facilitation. « Pour moi, faciliter consiste à faire vivre une expérience pour amener les gens à l’action. Et même si raconter des histoires semble moins expérientiel que beaucoup d’activités en intelligence collective, la neuroscience a prouvé ceci : le cerveau humain ne fait pas vraiment de différence dans son fonctionnement, entre écouter une histoire qui nous interpelle et la vivre réellement. »

Après cette mini-présentation, Bernard demande aux participants de partager dans le chat ce qu’ils retiennent de l’intervention de Gilles.

Bernard demande ensuite si les participants seraient friands d’échanger avec d’autres participants. La réponse est sans équivoque à 99%.

De quoi alimenter les prochaines réflexions de l’équipe-coeur des Facilitateurs d’Alsace.

26 novembre 2020, 18h58

Voilà, il est temps de conclure pour nos deux organisateurs qui remercient les intervenants et tous les participants, avant de donner rendez-vous, pour celles et ceux qui le souhaitent, à rester connecter pour un apéro virtuel informel.

Télécharger la présentation complète du rendez-vous du 26/11/2020


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