Café Parlote de décembre 2023

Jeudi 14 décembre 2023, pour cette dernière rencontre de l’année, Les Facilitateurs d’Alsace proposaient un Café Parlote. Ce format de rencontre permet aux participants d’échanger sur les expériences réussies ou optimisables, ainsi que sur des outils dont ils veulent bien parler avec les autres facilitateurs.

Lors de la rapide présentation du collectif des Facilitateurs d’Alsace en introduction, Bernard Bloch est revenu sur les rencontres précédentes. Deux d’entre elles ont suscité des questions des nouveaux venus parmi nous :

  • la rencontre « Il est où le bonheur ?« qui avait été organisée en juin 2018 au cœur du parc de Place de la République à Strasbourg (voir l’article du 10/6/18 et ses nombreuses photos)
  • la rencontre « Mon projet ? Notre projet ? Le projet ? De l’éphémère à l’infini ?« ,  organisée avec NooToosPro en juin dernier sur la notion de verticalité des projets (cf article du 14/7/23).

Comment faire connaissance ?

Après ces premiers échanges, Bernard a proposé aux participants un premier ice-breaker. Une réflexion justement pour partager les outils des uns et des autres sur l’art de faire connaissance entre des personnes, des participants, qui ne se connaissent pas.

Merci pour toutes ces idées que je partage ici avec vos liens Linkedin pour les internautes qui liront ceci et voudraient en savoir plus 🙂

Françoise Gutmann

La ronde des bonjours. Le participant 1 serre la main d’un participant 2, qui doit alors serrer avec son autre main celle d’un participant 3. Quand le participant 2 et 3 se donnent la main, la poignée entre 1 et 2 est libérée. Etc.

Le chef d’orchestre. Chacun fait un geste et/ou un bruit, puis le chef fait jouer la partition à l’ensemble du groupe.

Thomas Bernard

Le cercle gesticulé. Le premier dit son prénom avec un geste, tous les autres le répètent en même temps en faisant le même geste. Puis le suivant fait de même.

Les guides d’aveugle. Dans un espace sécurisé (dans un cercle de chaise), former des paires, d’aveugle et de guide. Les aveugles ferment les yeux, et marchent tout droit.

  1. Les guides ont les mains sur les épaules de leur partenaire et les orientent pour éviter les collisions et garder tout le monde en sécurité (3’).
  2. Les guides indiquent par de simples touches sur les épaules les changements de direction aux aveugles (3’).
  3. Tous les guides n’ont plus d’aveugle attitré. Chaque guide doit changer d’aveugle à chaque indication (3’).
  4. On échange ensuite les rôles.
  5. Faire un temps de débrief sur l’expérience, sur la confiance, les émotions.

Le Haka (groupes de 6 personnes max). Inspiré du haka māori réalisé par les rugbymen néo-zélandais pour impressionner leurs adversaires, l’idée de Thomas est ici de répartir les participants par groupe de 6 et de leur demander créer leur chorégraphie (10’ de temps pour la préparer), avant de « s’affronter » pour se saluer (1’)

Mon objet a une histoire. Chacun amène un objet et raconte l’histoire qui le relie à cet objet. A la fin, les objets sont déposés au centre du cercle, le temps de la rencontre.

Les îlots de dialogue. Cette technique consiste à diviser les participants en petits groupes, appelés îlots, pour discuter d’un sujet donné.

  • Poser au sol des images (éventuellement avec des légendes). Inviter les participants à déambuler dans la salle et à explorer l’espace.Proposer une question, en lien avec le contexte antérieur à la rencontre, et indiquer aux participants d’explorer la salle en sentant où il serait juste d’être par rapport à la question posée. Guider en invitant à ralentir et être attentif à la marche, permet de mieux sentir l’espace.Une fois à l’arrêt, les participants se trouvant à proximité, sont invités à se regrouper et à échanger autour de la question posée durant 5 à 6’.
  • Poser une deuxième question en relation avec ce qui va se passer dans la suite du temps ensemble. Eventuellement changer (en retournant) les images au sol. Inviter, comme pour la première étape, à explorer l’espace.Temps d’échange de 5-6min entre personnes qui se trouvent à proximité.
  • En grand groupe, inviter chaque groupe à partager succinctement les éléments forts du dernier échange.

Valérie Vogel

Dixit. Ce jeu est souvent détourné par les facilitateurs pour en faire un outil de photolangage (comment je me sens, comment je me situe par rapport au groupe, …, les questions sont à varier selon la thématique des sessions d’intelligence collective). Certains facilitateurs présents préconisaient également Dixit 6 Memories, une extension avec 84 cartes oniriques complémentaires.

Le soleil brille. On est en cercle et une personne va trouver une caractéristique et tous ceux concernés viennent au centre. Ex : les yeux bleus…

Je me sens unique pour… Un participant exprime une caractéristique qu’il pense être le seul à avoir. Puis réaction. Puis c’est au tour d’un autre. Etc.

Ligne de positionnement. Les participants se mettent en rang selon une thématique imposée (par exemple leur ancienneté dans l’engagement bénévole), les forçant ainsi à discuter pour se ranger dans le bon ordre.

Le Bingo de l’inclusion. Le jeu du bingo en icebreaker utilise les mêmes principes que le bingo. En amont il faut préparer une grille  (par ex de 10-12 cases) en inscrivant dans chaque case une question ou une caractéristique, par exemple « Je connais les arbres », « Je peux partager une expérience sur… », « Je sais reconnaître les cépages d’un vin » , … On distribue ensuite une grille à chaque participant. Leur objectif, est de trouver pour chaque case une personne qui remplisse la caractéristique. Il ne faut toutefois pas mettre plus d’une fois la même personne. Celui ou celle qui a fini en premier crie BINGO !

Laurence Kolmer

Photolangage. Jeanne Haltz, alias Jeannette Paillette, publie chaque lundi sur son compte Linkedin des exemples de photolangages thématiques qu’elle invite chacun à réutiliser s’il le souhaite ! Lundi dernier, la météo de son post concernait les sapins !!

L’Antisava. Ce jeu, imaginé par Les Joyeux Audacieux, permet de faire connaissance en démarrant des conversations authentiques et décalées. Bravo Lilly Gros et Joy Richez notamment, et merci pour ces cadeaux partagés !)

3 affirmations dont 2 vérités et 1 mensonge(ou le contraire). Un bon moyen de faire connaissance, en se racontant, et en se la racontant 🙂

Dilemme. Des questions « tu préfères… » qui opposent deux thèmes et poussent à faire face à des choix pas si faciles que ça.

La boîte à objets: sur le principe du photolangage, chacun choisit un des objets de la boîte et explique pourquoi il a choisi celui là

Isabelle Cablé

L’histoire du prénom. La personne se présente par son prénom et explique pourquoi ses parents l’ont prénommée ainsi. « Je m’appelle Isabelle, par ce que mes parents ont … »

Photolangage autour d’affiche de films

Le yoga du rire. Au top, tous les participants doivent lâcher leur rire confiné et rire ensemble pendant 1 à 2’. La seule consigne est d’essayer de rire avec le ventre, comme si on mettait de la buée sur une vitre ! Et surtout de s’abstenir de parler. Juste RIRE !.

Superpouvoir. Je pense que mon super-pouvoir est . ;. parce que …

CadoBowl. J’ai envie de te faire un compliment puis je te lance la balle et tu fais un compliment à un autre participant. Et ainsi de suite. Un très bon check out également 🙂

La pelote de laine. Faire prendre conscience des interdépendances entre les participants et les lots d’un projet.

Bernard Bloch

Le réseau social lowcost. J’ai découvert cet exercice imaginé par Impact Positif. Un peu comme la pelote de laine, il s’agit de permettre aux participants de faire connaissance à travers leurs talents ou passions communs. Mais ici, pas de pelote de laine, une grande feuille sur laquelle chacun écrit son nom et 3 passions (par exemple). Ensuite, chacun regarde la feuille bien remplie et va faire connaissance avec une personne qui partage une passion commune avec vous. Vous titre un trait entre vos deux noms puis allez à la rencontre d’un autre participant, sur le même principe. Etc.

Pitch 1’ (oral) ou mini-Ignite (un Powerpoint de 2’ composé de 8 diapos changeant toutes les 15’’). Une manière originale, créative et libre pour permettre à chacun de se présenter.

On le voit, les idées foisonnent et c’est plutôt encourageant pour ce début de rencontre. A noter que l’ice-breaker peut aussi représenter une opportunité d’appropriation de la thématique abordée lors de l’atelier d’intelligence collective.

C’est quand qu’on facilite ?

Bernard demande ensuite aux participants, rejoints par Charlotte Siberlin, de se présenter en soulignant dans quels cas ils utilisent la facilitation et l’intelligence collective. Réponses …

  • au service d’organisation, d’équipes, de stratégies à élaborer, d’idées, de projets, …
  • pour l’enseignement (formations, cours, …)
  • pour animer les équipes lors des hackathons
  • pour faciliter la démocratie participative, co-construire des projets territoriaux avec les parties prenantes
  • pour de la médiation interpersonnelle ou entre équipes
  • pour la créativité
  • pour la gestion de projets
  • parfois à la maison, par exemple un bâton de parole pendant les repas 🙂
  • pour tout simplement aider les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes
  • pour permettre aux salariés de lever les freins en facilitant la parole
  • pour la communication non-violente
  • pour le théâtre-forum, une méthode de théâtre interactif
  • pour apporter de l’énergie
  • pour coordonner des structures (tiers lieux ; écoles, …)
  • pour faire vivre l’holacratie et la stigmergie

Café Parlote

Le temps passant, il ne reste que quelques minutes pour le Café Parlote proprement dit. On le fait, on n’le fait pas ?

Les participants décident de le faire au pas de course, histoire au moins de faire connaître cette méthode aux nouveaux facilitateurs d’Alsace.

Vu le temps court et les nombreux outils déjà partagés, Bernard propose aux participants de passer 3’ à réfléchir sur des tops et flops de leurs sessions de facilitation qu’ils ont envie de partager.

Puis chacun lit ses post-it sans les commenter. Le groupe choisit ensuite un premier thème qui l’intéresse.

Si le temps le permet, on passe à un autre post-it. Etc.

Jeudi dernier, 1 top et 1 flop ont ainsi été partagés.

Un flop

« Au cours d’une formation dont on m’avait imposé le design, explique l’une des participantes, j’ai proposé un exercice qu’un participant, qui était déjà sur la réserve précédemment, à refuser de faire. Cela m’a perturbé et j’ai mis un peu de temps à réussir à poursuivre la session. »

Réactions des facilitateurs

« C’est difficile de faciliter une session si notre propre charge mentale est déjà importante. Il faut savoir en prendre conscience et prévenir ce risque dans le design de la session. »

« Il y a quelques années, avec Les Facilitateurs d’Alsace, nous avions organisé une session pour définir la posture du facilitateur. Après une première tentative qui n’avait pas fonctionnée, nous avions organisé une seconde session en essayant de dresser le portrait du pire facilitateur puis, en miroir, de dresser le portrait du facilitateur idéal. » (Lire notre chronique sur La posture du facilitateur)

« Pour ma part, je profiterais justement de ce problème rencontré pour l’analyser collectivement, apprendre du groupe et de ses résistances. Même si on ne développe pas le sujet ensuite, c’est déjà une info en soi utile pour le groupe et la suite de la session. »

« Je proposerai 10’ de pause déambulatoire pour laisser chacun y réfléchir puis en reparler collectivement dans un contexte moins lourd. ».

« Je suis adepte de la communication non-violente dans ce cas. »

« J’essaye d’anticiper ce type de risque en essayant de n’avoir que des participants qui se sont inscrits volontairement : on limite les risques de résistances et les envies sont constructives. »

Comme le résume ensuite Marcellin Grandjean, « l’intelligence collective, c’est un peu toujours une thérapie de groupe pour rassembler des différences et parfois des injonctions contradictoires… »

Un top

Bernard explique comment le Marshmallow Challenge est un excellent ice-breaker pour les cours qu’il anime avec Christophe Bessin à la Faculté de Droit de Strasbourg. Chaque groupe de 4/6 personnes reçoit des spaghettis, des marshmallows et du scotch. Le groupe gagnant sera celui qui aura le marshmallow le plus haut, sachant que la structure doit tenir seule. « Cet energizer, au-delà d’être particulièrement fun, permet aux étudiants de comprendre qu’ils ont non seulement le droit, mais surtout qu’ils ont tout intérêt à oser sortir de leur zone de confort. »

4 rendez-vous qui pourraient vous intéresser !

Il est 20h25 et juste avant que la session se termine, Bernard informe le collectif de quatre prochains événements qui se dérouleront à Strasbourg

  • 16/1/24 de 13h à 18h : 3ème atelier Workathon (nous recherchons encore quelques facilitateurs bénévoles)Je suis intéressé(e) pour aider les équipes en tant que facilitateur.trice
  • 17/1/24 de 18h30 à 20h30 : Soirée Stuck, organisée par Les Facilitateurs d’Alsace, pour expérimenter le Social Presencing Theater. Venez découvrir l’expérience du Stuck à travers le Social Presencing Theater. Cette approche cherche à rendre visible l’invisible par des gestes ou des mouvements véritables. « Un « vrai mouvement » est une action qui naît de l’ouverture – un espace dans lequel notre corps, notre esprit et notre environnement sont synchronisés et ne sont pas en guerre les uns contre les autres. », ce vrai mouvement exprime notre essence et fait rayonner notre présence. S’inscrire ici
  • 25/1/24 de 18h30 à 21h : Communauté des coachs d’AD (facilitateurs bienvenus !) Je suis intéressé(e)
  • 22/2/24 de 9h à 18h : D-Day du Workathon (nous recherchons également d’autres facilitateurs bénévoles pour les 320 participants !) Je suis intéressé(e) pour aider les équipes en tant que facilitateur.trice


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